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Une commémoration du 8 mai 1945 sous le signe de l’Europe

Ce dimanche 8 mai, la Ville d’Amilly a commémoré la victoire des forces alliées sur l'Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Rendez-vous était donné à Saint-Firmin-des-Vignes, au monument aux morts du square du 8-Mai-1945. En présence de la conseillère régionale Jalila Gaboret, des adjoints et conseillers municipaux, d’anciens combattants, de jeunes filles et garçons de la Maison des jeunes et de l’école municipale de musique, et de beaucoup d’Amillois, le maire, Gérard Dupaty, a prononcé un discours marqué par la résonance de la guerre en Ukraine, 77 ans après l’instauration de la paix en Europe.

Discours de M. le maire d’Amilly

« Il y a 77 ans, le 8 mai 1945, après plus de 5 années d’une guerre terrible qui a tué plus de 50 millions de personnes, était ratifié à Berlin l’acte de capitulation de l’Allemagne nazie. 

C’est d’abord à Reims, où se trouvait le quartier général des forces alliées en Europe occidentale, qu'est signée la reddition de l'armée allemande le 7 mai. Mais Staline exige que la capitulation soit ratifiée à Berlin, au cœur du IIIe Reich et dans la zone d'occupation soviétique. Ce nouvel acte est signé le 8 mai à 23h01 (soit 1h01 du matin le 9 mai à l’heure de Moscou), en présence des représentants militaires de l’URSS, des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France.

Au cœur de l’Europe, à Berlin, prenaient donc fin les combats destructeurs sur le vieux continent. La machine de mort nazie était stoppée. L’Allemagne était vaincue, les forces alliées, victorieuses. Nous célébrons aujourd’hui cette victoire sur la barbarie et nous honorons la mémoire de toutes celles et ceux qui l’ont combattue.

Après le traumatisme de cette Deuxième Guerre mondiale, sur ce champ de ruines, il fallait reconstruire. Et cette reconstruction passait par une réconciliation. Dans ses mémoires, Simone Veil l’a écrit : 

'"Nous en étions convaincus : si les vainqueurs de 1945 n’opéraient pas une réconciliation rapide et totale avec l’Allemagne, les plaies d’une Europe déjà déchirée entre l’Est et l’Ouest ne cicatriseraient jamais et le monde courrait alors vers un nouveau conflit, plus dévastateur encore que les précédents." La rescapée des camps de concentration voyait elle-même "dans l’entente franco-allemande la seule façon de tourner la page des horreurs vécues".

C’est bien de là qu’est partie la construction européenne. Il est important de le rappeler aujourd’hui, de rappeler les racines de notre Union européenne, si décriée aujourd’hui par certains.

Cinq ans après la capitulation allemande, c’est un Français, Robert Schuman, qui esquisse dans sa déclaration historique du 9 mai 1950 la Communauté européenne du charbon et de l’acier que Jean Monnet mettra en œuvre. Il y déclare notamment :

"La contribution qu’une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques."

C’est cette "Europe organisée et vivante" que nous habitons et qui tente aujourd’hui de contrer les velléités hégémoniques d’un ancien allié, la Russie, envers un Etat voisin, l’Ukraine ; c’est cette "Europe organisée et vivante" qui tente, coûte que coûte, de préserver la paix, en défendant ses valeurs fondamentales de liberté, de démocratie, d’Etat de droit et de respect des droits humains.

Ces valeurs sont l’héritage du combat de nos anciens. Soldats et résistants ont payé de leurs sacrifices et de leur vie la liberté et la démocratie dont nous jouissons depuis 77 ans.

Qu’ils en soient à jamais remerciés. 

Ne trahissons pas leur mémoire en tournant le dos à cette Europe pacifique et prospère qu’ils ont permis de créer. »

 

L’adjoint au maire Christian Caron a ensuite lu la déclaration de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants. Retrouvez le discours de Mme Darrieussecq en cliquant ici.

Après le Chant des marais joué par les jeunes musiciens et les dépôts de gerbes, le cortège s’est ensuite dirigé vers le monument aux morts de la Première Guerre mondiale, où d’autres gerbes de fleurs ont été déposées. Un diplôme d’honneur a alors été remis au jeune porte-drapeau du Souvenir Français, Camille Julien, 15 ans, très impliqué dans le travail de mémoire mené par l’association, et dont l’arrière-grand-père était un des résistants du maquis de Lorris.

Le maire d’Amilly a remercié tous les jeunes participants à cette célébration et souligné toute la responsabilité des adultes envers eux, pour préserver la paix en Europe.