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Le 8-Mai 1945 commémoré

La cérémonie commémorative du 8-Mai 1945 s’est déroulée ce samedi matin en comité restreint. Le maire d’Amilly, Gérard Dupaty, était entouré de son 8e adjoint, Christian Caron-Perroud, et de représentants d’associations patriotiques.

Discours de Monsieur le Maire

8 mai 1945. Cette date évoque encore dans nos cœurs, 76 ans après, l’événement fondateur d’une paix durable en Europe. En ratifiant à Berlin l’acte de capitulation de l’Allemagne nazie, le haut commandement allemand et les représentants de l'URSS, de la Grande-Bretagne, de la France et des États-Unis ont non seulement signé la fin des combats destructeurs et des atrocités en Europe mais ils ont dans le même temps donné aux peuples meurtris l’espoir de reconstruire leur vie dans la paix.

La Seconde Guerre mondiale ne prendra véritablement fin que quatre mois plus tard dans le Pacifique, après les terribles bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, suivis de la reddition des forces nippones et de la capitulation officielle du Japon le 2 septembre 1945. Après cinq années d'une guerre qui a fait 60 millions de morts, infligé des souffrances inimaginables aux victimes des camps de la mort et causé des séquelles durables au sein des familles, la vie l’emportait.

Chaque 8 mai, nous nous souvenons ensemble des souffrances endurées et des efforts réalisés par nos combattants, par nos résistants, femmes et hommes, pour y mettre fin. Rendons-leur hommage, encore et encore. Car ce jour de la Victoire est devenu le symbole de la paix en Europe, une paix confortée ensuite par le processus de construction européenne. Au chaos a succédé une communauté volontaire de destins.

Ce nouveau cadre, c’est Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, qui l’esquisse cinq ans plus tard, à travers sa déclaration historique du 9 mai 1950. Il appelle alors à la mise en commun des productions de charbon et d’acier de la France et de l’Allemagne au sein d’une organisation ouverte aux autres pays d’Europe. C’est la première pierre d’un plan mis en œuvre dès l’année suivante par Jean Monnet. Etape par étape, l’Union européenne s’est ainsi construite, avec ses réussites et ses échecs, ses rêves comme ses rendez-vous manqués.

Garante de la paix sur le continent européen depuis maintenant 70 ans, cette communauté de destins élargie à 28 pays est aujourd’hui fragilisée. Le Brexit est le premier signe majeur d’un effritement de l’édifice patiemment construit. Dans l’est de l’Europe, sur les pays de l’ex-bloc soviétique, soufflent aussi des vents contraires. Et partout les opinions publiques se radicalisent, les extrêmes font leur lit. 

76 ans après la capitulation de l’Allemagne nazie et la construction d’une paix durable en Europe, il est plus que jamais indispensable de se souvenir des sacrifices faits par nos anciens pour combattre la barbarie. Les plus jeunes peuvent se sentir éloignés de cette histoire que seuls leurs grands-parents ont connue. Il est donc de notre devoir d’entretenir cette mémoire avec ferveur et de la leur transmettre.

Notre Maison des jeunes participe activement à cet effort grâce à des initiatives telles qu’une visite des plages du Débarquement en Normandie ou un appui à des projets valorisant la parole des anciens. C’est dans ce même esprit que la Ville d’Amilly a initié des jumelages avec d’autres communes d’Europe, afin de perpétuer l’esprit fraternel des peuples. Le tout premier rapprochement se noue en 1977 avec l’allemande Nordwalde. Suivront les jumelages avec l’espagnole Vilanova del Cami, en 2002, et l’italienne Calcinaia, en 2010.

Ces relations privilégiées donnent lieu à des échanges permettant aux jeunes de partager leur culture et leur vision du monde, dans le respect des différences et la compréhension de notre bien commun. Chaque année – sauf malheureusement en 2020 et 2021 –, la Fête de l’Europe réunit tous les Amillois autour de cette vision d’une Europe qui rassemble. Cet engagement opiniâtre à promouvoir un idéal d’unité européenne nous a valu de recevoir l’an dernier, en juillet, le Prix de l’Europe, décerné par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à dix autres villes françaises seulement depuis 1955.

Cette haute distinction nous encourage à poursuivre nos efforts pour faire vivre cet idéal, en mémoire de tous ceux qui se sont battus pour la paix.