Vous êtes ici

Journée du souvenir des victimes de la Déportation

La Journée du souvenir des victimes de la Déportation s’est déroulée le dimanche 25 avril. A cette occasion, M. le Maire d’Amilly, Gérard Dupaty, a énoncé un discours, rendant hommage notamment à la famille Pinkus, dont les cinq membres ont été déportés à Auschwitz en février 1943. L’extension de la Maison Taraud a été baptisée « Pinkus » en leur mémoire. 

Discours de Monsieur le Maire : 

"Les décennies passent, le souvenir de la Déportation reste. Même quatre-vingts ans plus tard, nous n’ignorons pas cette industrie de l’horreur. Nous n’éludons pas cette organisation structurée vouée à produire la mort. Nous n’oublions pas le rôle de ce gouvernement français complaisant et même complice chargé d’alimenter cette machine infernale, raflant des vies par dizaines de milliers.  

La Déportation, c’était la destruction des corps et des âmes, la négation de l’existence de l’autre, son anéantissement. C’était éliminer de tous ceux que régime totalitaire définissait comme « ennemi ». Réduire au silence l’opposition politique et mater toute résistance. Exterminer systématiquement les minorités et en particulier les Juifs, avec une ampleur telle qu’aucun terme ne pouvait qualifier cette abomination, et qu’il a fallu lui trouver un nom : génocide. Deux tiers des Juifs européens, cinq à six millions d’êtres humains, sont morts de ce crime contre l’humanité. 

Pour, justement, rendre leur humanité à ceux que l’on considérait comme des sous-hommes, il importe d’évoquer leurs vies dans ce qu’elles avaient de plus commun et de si semblable aux vies des femmes, des hommes et des enfants de l’époque. Partout et à Amilly.  L’abomination a frappé, ici, la famille Pinkus.

Avant même qu’Hitler n’accède au pouvoir et que de leur pays, la Pologne, soit envahi par l’Allemagne, Abraham et Feiga Pinkus ont migré en France, à Paris, avec leurs deux enfants Elias et Célina. Fernande, la petite dernière, naît en 1932. Lorsque la guerre éclate, la famille fuit la capitale et trouve refuge à Amilly et réside rue des Maisons-Neuves. Le père est peintre en bâtiment, la mère travaille à l’usine. Elias est mousse. Fernande est scolarisée à l’école des filles, rue Albert-Frappin. C’est dans ce bâtiment symbole de la République que la petite fille sera arrêtée le 27 octobre 1942 pour être emmenée, comme les autres membres de sa famille, au camp de Beaune-la-Rolande. Transférée à Drancy le 29 janvier suivant, la famille est dans le convoi n°47 parti en direction d’Auschwitz le 11 février. Aucun ne survit au camp, les trois enfants sont tués dès leur arrivée.   

Fernande, Célina, Elias, Feiga et Abraham, nous ne cesserons de perpétuer votre souvenir, de dire qui vous étiez. Votre nom, la ville d’Amilly l’honore aujourd’hui et le conseil municipal a décidé, à l’unanimité, de nommer l’annexe de la Maison des associations « Salle Pinkus ». En votre mémoire. "